★★★★☆ (3,5/5) — « Malgré mon manque d’intérêt pour l’histoire de son roman, l’auteur est parvenu à me garder en éveil à l’aide d’une plume me faisant parfois l’écho d’une poésie funèbre et encourageante à la fois.»
« Balzac lui a fait comprendre une chose : la beauté d’une femme est un trésor qui n’a pas de prix. »
⇢ FICHE TECHNIQUE
Titre : Balzac et la Petite Tailleuse chinoise
Auteur : Dai Sijie
Editeur : Gallimard
Genre : historique, aventure
Parution : 10 septembre 2009
Nombre de pages : 224
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⇢ QUATRIEME DE COUVERTURE
Nous nous approchâmes de la valise.
Elle était ficelée par une grosse corde de paille tressée, nouée en croix. Nous la débarrassâmes de ses liens, et l’ouvrîmes silencieusement. A l’intérieur, des piles de livres s’illuminèrent sous notre torche électrique ; les grands écrivains occidentaux nous accueillirent à bras ouverts : à leur tête, se tenait notre vieil ami Balzac, avec cinq ou six romans, suivi de Victor Hugo, Stendhal, Dumas, Flaubert, Baudelaire, Romain Rolland, Rousseau, Tolstoï, Gogol, Dostoïevski, et quelques Anglais : Dickens, Kipling, Emily Brontë…
Quel éblouissement ! Il referma la valise et, posant une main dessus, comme un chrétien prêtant serment, il me déclara : avec ces livres, je vais transformer la Petite Tailleuse. Elle ne sera plus jamais une simple montagnarde.
⇢ AVIS
STEVEN
Note : ★★★★☆ (3,5/5)
Étant un grand admirateur de la culture asiatique et appréciant généralement sa littérature, j’aime lire et découvrir de temps en temps un auteur de cette dernière. C’est pourquoi je me suis lancé dans ce roman dont la couverture m’a fortement intrigué et plu.
Ce roman est assez particulier à cause de son histoire qui ne détient pas forcément de but et d’aboutissement précis. L’auteur nous conte avec détail la vie de deux jeunes ‘rééduqués’ et nous plonge dans un pan historique de la Chine impériale où le communisme règne sous les ordres de Mao et où les premiers goulags sont nés. Dans ces années, toute forme d’intelligence est fortement prohibée et seul le travail conditionne les habitants de cette péninsule.
Cette partie historique, bien qu’elle m’ait plu, est abordée de manière trop succincte pour permettre au lecteur de se rendre réellement compte de l’aspect barbare de cette pratique et des conséquences physiques et morales qu’elle pouvait engendrer sur les individus victimes de cette ‘rééducation’. J’ai aussi regretté que l’auteur ne prenne pas la peine de nous expliquer avec plus de précisions en quoi consistait cette dernière et ni pourquoi elle avait été mise en place. J’ai du moi même élaborer quelques recherches pour me documenter à ce sujet et en apprendre davantage.
De plus, même si j’ai fortement apprécié les personnages qui se sont révélés touchants et courageux, le triangle amoureux qu’ils formeront avec ‘la Petite Tailleuse chinoise’ et que l’auteure dépeindra tout au long de l’histoire m’a souvent ennuyé. Malgré le fait qu’ils vivront quelques moments douloureux, j’ai surtout apprécié les moments où ils découvraient, en secret, les joies de la littérature occidentale tel que Balzac. En effet ils vivront au travers de ces différents récits de véritables échappatoires à leur triste vie de condamnés. De plus ces lectures permettront à chacun et surtout à ‘la Petite Tailleuse chinoise’ d’évoluer secrètement et de se détacher de leurs conditionnements afin de laisser parler leur libre arbitre.
La plume de Dai Sijie est à l’image du récit et se révèle touchante, fluide et extrêmement délicate. Même si je n’ai pas été transporté par le contexte du scénario, j’ai aimé découvrir ce qu’avait réservé l’auteur à nos héros et même si je n’ai pas forcément trouvé de fil conducteur à son aventure, j’ai aimé la lire et y découvrir l’environnement montagnard où évoluent nos héros. Il est clair que les nombreuses descriptions que l’auteur nous réserve sont parfaitement bien écrites et détaillées. J’ai même eu l’impression à certain de moment de lire une sorte de poésie, non pas en proses mais en paragraphes.
L’unique chose m’ayant souvent déstabilisé au cours de cette lecture est qu’à aucun moment nous ne connaissons le prénom du narrateur, si bien que je ne sais pas si j’ai lu une fiction ou une sorte d’autobiographie de Dai victime, lui aussi, de cette ‘rééducation’.
Pour conclure, et malgré le manque d’intérêt de ma part pour l’histoire de son roman, l’auteur est parvenu à me garder en éveil à l’aide d’une plume très touchante et délicate me faisant parfois l’écho d’une poésie funèbre et encourageante à la fois.
Je garde un doux souvenir de cette lecture. J’avais beaucoup aimé la fluidité et la plume de l’auteur.
Je rejoins ton avis et c’est pour la plume de l’auteure très ‘poétique’ que j’ai terminé ce roman.
J’ai beaucoup aimé ce roman, notamment, comme toi, les passages où les héros découvrent en secret la littérature. C’est une ode poétique à la littérature ! J’ai vu l’adaptation cinématographique que j’ai trouvée très réussie (bande son et paysages sublimes).
Moi aussi j’ai apprécié cette lecture grâce à la plume de l’auteur, je regrette juste l’absence d’un certain cadre à l’histoire de ce roman.
Je pense visionner aussi cette adaptation.