Le Roi des Ombres d’Eve de Castro

★★★★★ (4,5/5) — « Avec ‘Le Roi des Ombres’, Eve de Castro réussit le pari d’écrire une histoire purement fictionnelle dans un environnement historique bien réel, en gardant cet aspect réaliste. »

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« Versailles brille, grouille et pullule sous sa plume qui épingle la morgue des grands pour mieux rendre justice aux petits. » – François Dargent (Le Figaro Littéraire)

⇢ FICHE TECHNIQUE

Titre : Le Roi des Ombres
Auteur : Eve de Castro
Editeur : Robert Laffont & Pocket
Genre : historique, littérature française
Parution : octobre 2012
Nombre de pages : 484

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⇢ QUATRIEME DE COUVERTURE

Le Roi-Soleil fut aussi le Roi des Ombres : la face cachée de Versailles dévoilée par une histoire puissante d’amour fou et de trahison.

Le Versailles de Louis XIV est un théâtre où la monarchie absolue se construit en se donnant en spectacle. Un panier à crabes où vingt mille personnes du plus haut au plus bas de l’échelle sociale s’agitent dans les ors et les gravats, l’inconfort et la puanteur, les complots et les coucheries, les passions et les trahisons, avec, pour tous, le rêve de grimper vers la lumière.
Le Roi des Ombres est l’aventure de ceux dont personne n’a jamais parlé. Les petits, les obscurs. Les ombres. Celles qui creusent la terre, dressent les murs, soufflent la poudre sur les perruques, posent les fards, massent les pieds. Celles qui, dans la boue du futur Grand Canal ou dans la chambre du roi, regardent le siècle à genoux. Ces hommes et ces femmes n’existent pas aux yeux de ceux qu’ils servent, ils ne sont que des fonctions. S’ils veulent se tailler une place près du Soleil, ils doivent être les plus talentueux, les plus serviles, les plus féroces. L’histoire de Nine la Vienne, la petite perruquière trop ambitieuse pour son sexe et son temps, et de Baptiste le Jongleur, l’apprenti fontainier pendu pour haute trahison, est celle d’une quête éperdue de justice, de liberté, d’amour.
Leur destin se natte étroitement à celui de Louis XIV et de son frère Philippe d’Orléans pour brosser le portrait des années 1666-1674, qui ont instauré une autocratie sans précédent et jeté les fondements de la France moderne. La jalousie meurtrière, le sacrifice, la manipulation, le vice, la passion, la trahison, l’amour fou, dans le coeur du Roi-Soleil et dans celui d’une mère en quête de son enfant, tout est là.
Tout est vrai. Tout est roman.

⇢ AVIS

8
NADEGE
★★★★★ (4,5/5)

Après ma lecture de ‘La Contadina’ d’Alexandra Ripley, qui mettait en scène Laurent le Magnifique et l’âge d’or de Florence, je me suis découverte une passion pour les romans historiques. Passion est peut-être un bien grand mot, mais en tout cas un goût prononcé pour ce style littéraire. Depuis lors, je suis à la recherche de romans qui sauront m’emporter dans une autre époque, comme l’a fait Alexandra Ripley. J’ai alors trouvé ‘Le Roi des Ombres’ d’Eve de Castro qui met en scène Louis XIV, dit le Roi-Soleil. Un autre personnage emblématique que j’étais curieuse de découvrir sous la plume de cette auteure, qui m’était également inconnue.

‘Le Roi des Ombres’ met en lumière deux personnages : Batiste Le Jongleur et Nine La Vienne à travers le récit d’Ange Lacarpe. Deux personnages, deux ombres, deux destins qui se croiseront dans les jardins de Versailles. Ce lieu de décadence et d’extravagances à la gloire de Louis XIV. Véritable fresque historique, Eve de Castro nous livre non pas un récit à la gloire du souverain, mais nous conte au contraire sa décadence, ses frasques, ses exigences les plus farfelues…
Comme cela est mentionné dans la présentation de l’auteure reprise au début du roman : « Elle aime aussi culbuter les idées reçues et braquer le projecteur sur l’envers du décor. »

Ma lecture a été assez laborieuse au tout début. L’auteure plante le décor et ne lésine pas sur les détails. Et ici, trop de détails tuent le détail, malheureusement. J’ai été perdue dans tous ces personnages, ces lieux… J’ai d’ailleurs failli abandonner ma lecture, face à ces excès. Mais je déteste m’arrêter dans mon élan de lecture et je suis ravie d’être finalement revenue sur ma décision ! La suite étant des plus prometteuses, puisque l’auteure finit par se fixer sur Nine La Vienne et Batiste Le Jongleur. On découvre ainsi leur évolution au sein de cercles très fermés de Versailles : celui de Philippe d’Orléans, frère cadet du roi pour l’un et celui des ouvriers et des fontainiers, travaillant dans les jardins du palais et presque triés sur le volet pour l’autre.

Nine la Vienne est une jeune fille, dont la mère est décédée en lui donnant naissance et dont le père est le célèbre propriétaire de bains publics ‘Les bains la Vienne’, où le Roi lui-même vient se prélasser. Se laissant convaincre dans sa jeunesse par les dires de philosophes traitant de la faiblesse de la femme et de la supériorité des hommes, elle refuse sa condition de femme et se passionne pour tout ce qui touche à la médecine, un métier réservé à l’élite masculine à l’époque. Sa curiosité la mènera dans l’atelier de son oncle perruquier et finalement à la Cour, où elle sera aux services de Philippe d’Orléans grâce à son talent.

Batiste Le Jongleur est l’image-même du mauvais garçon qui n’apporte que les ennuis. Né d’un père qui l’ignore, et d’une mère qui le déteste, il tente par tous les moyens (dont certains ne sont pas des plus justes) de subvenir au besoin de sa famille qui compte également un frère aîné, Pierre, et une sœur cadette, Blanche. Pensant vivre dans de meilleures conditions à la capitale, il se fait engager à la Cour pour mener les travaux dans les jardins de Versailles. Il est cependant plein d’ambition et de talent et n’hésite pas à recourir à tous les stratagèmes pour y parvenir.

Je me suis passionnée pour leurs histoires, sans pour autant m’attacher à eux. Cela me dérange d’ordinaire, mais cela ne m’a finalement pas déplu pour cette lecture. J’ai pu ainsi découvrir leurs destins d’une manière plus objective, ne me laissant pas aller à mes émotions.
J’ai apprécié de découvrir l’univers médical de l’époque. J’ai d’ailleurs eu l’impression, aux côtés de Nine, de replonger dans ‘Le Parfum’ de Patrick Süskind, où au travers de son récit, je ‘sentais’ les parfums qu’il décrivait. Il mettait les odeurs en mot. Ici, Eve de Castro, au travers de son personnage, nous renseigne sur les bienfaits des plantes et herbes aromatiques. J’ai eu l’impression qu’il y avait une véritable démarche documentaire sur les pratiques médicales de l’époque et j’ai vraiment apprécié cela.

Cette impression est revenue à plusieurs reprises durant ma lecture. Face aux faits et descriptions réalisés par l’auteure, je me suis véritablement plongée dans l’ambiance de Versailles, avec ses festivités, ses comtes et comtesses, avec le Roi et ses nombreuses maîtresses… Je me suis très difficilement détachée de ma lecture à chaque fois que je le devais. Je me suis passionnée pour l’histoire des deux protagonistes, pour leur relation et leur amour qui naît au fil des pages.
Je me suis d’ailleurs demandée à plusieurs reprises pourquoi on mettait en lumière ces deux personnages en particulier et pas d’autres. Il faut attendre la toute fin du roman pour le savoir. Des révélations qui m’ont littéralement scotchée. Je tire mon chapeau à l’auteure qui aura su garder le mystère jusqu’au bout, car rien n’aura filtré (ou je n’aurais rien remarqué durant ma lecture).

Avec ‘Le Roi des Ombres’, Eve de Castro réussit le pari d’écrire une histoire purement fictionnelle dans un environnement historique bien réel, en gardant cet aspect réaliste. Son style est plutôt fluide dans l’ensemble et outre un début un peu tâtonnant, je me suis plongée avec beaucoup de facilité dans l’ambiance et l’univers mis en place dans le roman.

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2 commentaires

  1. Comme toi, la fin m’a surprise ! En y repensant, il y avait quelques indices au cours de l’intrigue mais on ne pouvait pas faire le lien sans connaitre le dénouement. Un roman passionnant et une intrigue bien ficelée. Pour moi, c’est un coup de coeur et Eve de Castro une auteur à suivre : )

    Reply
    • Je pense le relire au moins une fois pour justement guetter tous les petits indices laissés au fil de l’histoire (car je n’en ai pas souvenir), maintenant que je connais la fin ! ^-^
      L’auteure m’a fait une très grande impression avec ce roman, je vais donc me laisser très bientôt tenter par ses autres romans je pense, dont notamment celui dont tu as également fait la chronique sur ton blog « Nous, Louis, roi » ! 😉

      Merci également pour ton passage et ton commentaire ! 🙂 Passe un bon réveillon !

      Reply

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