Fifty Shades d’EL James

★★★★★ (4,5/5) — « Plus de 1700 pages qui nous plongent dans les cinquante nuances de folie d’un homme. C’est un écrit réalisé par quelqu’un comme vous et moi, avec des mots et des tournures normales, mais ce n’est pas pour autant qu’il est forcément mauvais. E.L. James a réussi le pari d’écrire une histoire. Même si elle n’est pas parfaite, elle méritait d’être écrite et de faire rêver des millions de lecteurs. »

fiftyshades

Romantique, libératrice et totalement addictive, la trilogie Fifty Shades vous obsédera, vous possédera et vous marquera à jamais.

⇢ FICHE TECHNIQUE

Titre : Fifty Shades
Auteur : EL James
Editeur : Jean-Claude Lattès
Genre : érotique, littérature anglaise

Détails des volumes
T1 — Cinquante nuances de Grey (Fifty Shades of Grey) 560 pages
Parution originale : 03 avril 2012 | Parution française : 17 octobre 2012
T2 — Cinquante nuances plus sombres (Fifty Shades Darker) 560 pages
Parution originale : 17 avril 2012 | Parution française : 03 janvier 2013
T3 — Cinquante nuances plus claires (Fifty Shades Freed) 600 pages
Parution originale : 17 avril 2012 | Parution française : 06 février 2013

A voir aussi
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⇢ QUATRIEME DE COUVERTURE

T1 — Cinquante nuances de Grey
Anastasia Steele, étudiante en littérature, a accepté la proposition de son amie journaliste de prendre sa place pour interviewer Christian Grey, un jeune et richissime chef d’entreprise de Seattle.
Dès le premier regard, elle est à la fois séduite et intimidée. Convaincue que leur rencontre a été désastreuse, elle tente de l’oublier, jusqu’à ce qu’il débarque dans le magasin où elle travaille à mi-temps et lui propose un rendez-vous.
Ana est follement attirée par cet homme. Lorsqu’ils entament une liaison passionnée, elle découvre son pouvoir érotique, mais aussi la part obscure qu’il tient à dissimuler…

T2 — Cinquante nuances plus sombres
Dépassée par les sombres secrets de Christian Grey, Anastasia Steele a mis un terme à leur relation pour se consacrer à sa carrière d’éditrice. Mais Grey occupe toujours toutes ses pensées et, lorsqu’il lui propose un nouvel accord, elle ne peut lui résister.Peu à peu, elle découvre le douloureux passé de son sulfureux M. Cinquante Nuances.
Tandis que Christian lutte contre ses démons intérieurs, Ana doit prendre la décision la plus importante de sa vie…

T3 — Cinquante nuances plus claires
Ana et Christian ont tout pour être heureux : l’amour, la fortune et un avenir plein de promesses. Ana apprend à vivre dans le monde fastueux de son M. Cinquante Nuances, sans perdre son intégrité ni son indépendance, tandis que Christian s’efforce de se défaire de son obsession du contrôle et d’oublier son terrible passé.
Mais bientôt, alors que tout semble leur sourire, le destin les rattrape et leurs pires cauchemars deviennent réalité…
Un happy end est-il possible pour Christian Grey et Anastasia Steele ?

⇢ AVIS

8
ERIKA
Note : ★★★★★ (5/5)

Le voyage dans les profondeurs de l’âme de Christian Grey, c’est là l’élément-clé de cette trilogie. Plus de 1700 pages qui nous plongent dans les cinquante nuances de folie d’un homme. Bien que rédigé du point de vue d’Ana, la trilogie nous fait vivre pas à pas l’évolution des sentiments et de l’esprit de Christian.

Chaque personnage a ses particularités et est attachant, Taylor et sa droiture, Mia la boule d’énergie, Kate la femme de caractère… Il y en a pour tous les goûts mais les deux personnages principaux sont tout de même Christian et Anastasia. Et quels personnages !
Christian est, comme indiqué plus haut, atteint de cinquante nuances de folie. Maniaque du contrôle il a besoin de pouvoir tout diriger jusqu’aux moindres détails de ses relations. Riche, beau, intelligent, il est le personnage typique dont les femmes sont censées raffoler, n’est-ce pas ? Foutaise, nous les femmes nous voulons bien plus que ça. Mais que toutes se rassurent, Christian est bien plus que ça. Il a du charisme, beaucoup d’esprit et surtout du cœur — quoi qu’il en dise —. C’est un personnage fascinant qui dévoile chacune de ses cinquante nuances au fil des pages et on finit par aimer au moins un de ses nombreux visages.
A côté de Christian, Ana peut sembler un peu fade. Maladroite, manquant cruellement de confiance en elle, issue d’une famille de classe moyenne, belle sans pour autant être un mannequin, intelligente mais pas surdouée… En bref elle est banale, comme n’importe quelle autre femme dans le monde, comme certaines lectrices d’ailleurs et c’est justement ça qui est plaisant. Anastasia c’est la voisine d’à côté, c’est un personnage qui pourrait être nous à quelques détails près, donc on peut facilement s’identifier à elle. (Pas tout le monde, honnêtement peu de femmes de son âge sont pures et innocentes à ce point…) Mais à côté de ça elle a une force mentale impressionnante et montre parfaitement qu’une femme peut faire beaucoup par amour.

Bien que selon moi la qualité de cette trilogie réside dans les nuances de Christian, il y a d’autres points positifs. Le sujet principal qu’est le sadomasochisme est un thème original (bien moins aujourd’hui car repris par de nombreux auteurs). C’est un sujet dit ‘tabou’ et c’était un pari osé. ‘Fifty Shades’ permet de découvrir cette pratique sexuelle qui peut rebuter certaines personnes au premier abord. En détaillant le sadomasochisme au milieu d’une relation amoureuse, EL James nous permet d’avoir un regard différent sur le sujet. Certaines personnes y voient quelque chose de violent, sale et malsain mais à travers les trois tomes nous pouvons voir que c’est un accord entre deux adultes consentants, une manière bien à eux d’exprimer leurs sentiments et qu’il n’y a rien de répréhensible là dedans.
Autre chose que j’ai beaucoup apprécié c’est le souci du détail. Cela peut sembler idiot mais j’ai remarqué que l’auteur n’oubliait jamais de préciser l’utilisation du préservatif avant les rapports. Dans son élan elle aurait pu parfois oublier de l’écrire mais non, elle y a pensé chaque fois. C’est un détail important pour moi. Amatrice de fiction j’ai constaté que les auteurs oubliaient très souvent cet élément et cela me dérange car dans la vraie vie je considère qu’un tel oublie ne serait pas pardonnable.
Pour finir les points positifs, je dois aussi relever les phrases marquantes. Comme je l’ai dit dans ma présentation j’aime ces phrases qui semblent anodines mais qui ont un fort impact sur moi. J’ai pris beaucoup de plaisir à toutes les relever, ainsi que toutes les premières fois de Christian avec Anastasia car il y en aura beaucoup. Il est parfois comme un enfant qui apprend la vie. Je ne peux bien évidemment pas toutes les mettre ici car certaines révèlent des choses sur l’histoire mais je peux en mentionner quelques unes :

– Because I’m fifty shades of fucked up. — Christian
– Stop biting your lip. — Christian
– Because I can. — Christian
– You are a control freak. — Ana
– Laters, baby. — Elliot
Christian : There are people who’d say I don’t have a heart.
Ana : Why would they say that ?
Christian : Because they know me well.
– We aim to please. — Christian

Quand vous aurez lu, ces citations prendront tout leur sens, vous verrez. Je préfère les laisser en anglais car à mon grand désespoir la version française fait perdre beaucoup de son charme à ces phrases. J’invite d’ailleurs vivement les lecteurs à relire la trilogie en version originale si votre niveau d’anglais vous le permet.

Je recommande cette trilogie aux personnes curieuses et ouvertes qui comme moi aiment les personnages complexes, à ceux qui souhaitent s’initier au sadomasochisme qui est loin d’être quelque chose de négatif comme certains le pensent ou encore à ceux qui veulent une romance un peu — beaucoup — passionnée. Et même si vous n’êtes pas dans ce cas je vous recommande de lire afin de voir si Christian saura vous conquérir. Je vous invite à ne pas vous arrêter après le premier volume qui est plus axé sur la découverte des personnages et du sadomasochisme, les deux suivants sont pleins de rebondissements et dévoilent bien des choses.

Passons au négatif à présent, car rien n’est parfait. Vous le verrez vite, il y a beaucoup, beaucoup, beaucoup, BEAUCOUP de scènes de sexe. Si vous êtes amateurs de romans érotiques ça ne devrait pas vous traumatiser, c’est un peu pareil pour tous les romans de ce genre. Ces scènes peuvent être un peu dérangeantes en particulier dans le volume trois où l’histoire a du mal à se lancer. Par chance on en apprend plus sur Christian au cours de leurs ébats alors ça compense.
Aussi, même si ce n’est pas vraiment négatif pour moi — en tout cas pas rédhibitoire — le style d’écriture n’a rien de particulier, pas poétique, assez plat mais pas ennuyeux pour autant. Pour finir, l’histoire est assez banale si on enlève Christian et le sadomasochisme. Disons que si vous êtes à la recherche d’une histoire passionnante ce n’est pas ce qu’il vous faut, Fifty Shades a peu de chances de vous faire dire « Wow quelle histoire incroyable ! »

Je déconseille cette trilogie à toutes les personnes dérangées par des descriptions trop crues d’actes sexuels, à ceux qui recherchent une histoire passionnante pleine de rebondissements et bien entendu à toutes personnes qui pensent que le sexe doit rester quelque chose de secret et tabou. Si vous êtes plein de préjugés j’ai bien peur que ‘Fifty Shades’ ne soit pas fait pour vous hélas.

Pour finir, j’ai donné cinq étoiles à cette trilogie car l’originalité du thème de base et la particularité du personnage qu’est Christian ont eu raison de moi. ‘Fifty Shades’ restera à jamais gravé en moi. Trois tomes, trois jours de lecture, une pause de quelques jours puis relecture en version originale. J’étais incapable de me détacher des personnages, de leur histoire, je pense être marquée pour très longtemps, si ce n’est pour toujours. Ana a envoûté Christian, Christian a envoûté Ana et leur couple m’a envoûtée. Comme pour toutes lectures, ‘Fifty Shades’ c’est du ‘feeling’ soit ça passe et on se laisse entraîner totalement, soit ça casse et on referme rapidement le livre. Je ne suis pas dérangée par le fait que la trilogie ne soit pas appréciée, il en faut pour tous les goûts. Cependant j’ai beaucoup de mal avec certains avis dépourvus de sens que j’ai pu lire en ligne… Je trouve injuste que les gens affirment des choses fausses et réussissent à convaincre de potentiels lecteurs de ne pas lire. Qu’ils n’aient pas aimé est une chose, qu’ils mentent pour appuyer leur argumentaire en est une autre. (Dire que Ana est une pauvre fille abusée par Christian alors qu’elle est parfaitement consentante, qu’il n’y a pas de safeword — chose très dangereuse dans la pratique du sadomasochisme — alors qu’il y en a, etc…) J’invite ces personnes à trouver de réelles critiques plutôt que d’en inventer. Il n’y a pas de honte à ne pas aimer quelque chose, inutile de s’inventer des excuses. C’est pour cette raison que j’ai souhaité donner mon avis sur cette trilogie, en espérant que mon opinion pourrait donner envie à d’autres de se lancer dans l’aventure ‘Fifty Shades’.

Quoi qu’il en soit, après lecture, le ‘sexe vanille‘ et ‘plus‘ seront des mots que vous n’oublierez jamais et le nom ‘Christian’ risque de rester gravé dans votre mémoire !

barre

8
MARION
Note : ★★★★★☆ (4,5/5)

Je pense que tout d’abord, il est important de commencer par signaler que ce livre est tiré d’une fanfiction issue de Twilight, la fameuse trilogie à succès de Stephenie Meyer. Les fanfictions sont un genre très en vogue sur internet, et comme tout genre qui se respecte, il y a des codes définis — notamment celui de fonctionner par chapitres postés à intervalle régulier, ou encore le fait de contenir des scènes sexuelles assez récurrentes (généralement une tous les deux chapitres, ou moins).
Une fois averti de ce fait, on peut alors aborder ce livre sous l’aspect de ce qu’il est réellement  : un écrit pour le plaisir d’écrire, sans prétention aucune, et qui est fait pour contenter un certain genre de lectrices. Ce n’est donc pas de la grande lecture, mais si on est adepte du genre, on passe un moment plutôt agréable, d’autant plus que Christian est un personnage tout à fait fascinant.

Christian. Christian Grey est beau, jeune, riche, sûr de son bon droit dans presque tous les domaines possibles et imaginables, et il est doué en affaires et au lit. Une perle d’homme donc ! Il a aussi une affolante cravate grise dont la présence sur la couverture du premier tome est à mon goût très bien choisie. Là où la perle s’assombrit, c’est que comme l’indique le titre, Christian est un homme tout en nuances, des plus sombres aux plus enfantines, des plus sauvages aux plus fragiles, et cette palette de nuances ne cesse de nous interpeller, de nous pousser à vouloir continuer la lecture pour en apprendre d’avantage sur cet homme finalement si charismatique malgré ses nombreux travers (mais pourquoi cette obsession de faire manger Ana ?!).
Ana. Anastasia Steele, à l’opposé, est quant à elle plutôt simple, d’origine modeste, discrète, très peu sûre d’elle, jolie et très maladroite. Elle est également très novice dans le domaine de l’amour (mais ne vous inquiétez pas, Christian aura tôt fait d’y remédier). Le fait qu’elle soit la narratrice de ce roman nous permet de faire la connaissance de Christian au travers de ses yeux, d’évoluer pas à pas et de le dévoiler en même temps qu’elle, et de se rendre compte qu’elle est finalement beaucoup plus décidée et volontaire qu’il n’y paraît au premier abord. Elle sait ce qu’elle veut, réfléchit longtemps avant de prendre d’importantes décisions souvent sur un coup de tête (qui dit femme dit forcément un peu de contradiction !), et n’a pas peur de tenir tête au maniaque du contrôle qu’est Mr Grey. « Un bon point pour vous Mlle Steele », comme dirait l’autre.
Ils sont plutôt bien assortis, au final, ces deux-là, et c’est avec beaucoup de plaisir teinté de pointes d’humour — mention spéciale aux entêtes et aux signatures des mails qu’ils s’échangent ! — et de BDSM que nous suivons l’évolution très rapide de leur relation. N’oublions pas après tout que cette trilogie ne se déroule que sur quelques semaines.

Cette romance moderne pourrait être tout à fait banale s’il n’y avait pas ces deux éléments clés  : la découverte envoûtante de l’esprit tortueux de ce mâle à première vue dominateur et puissant qui n’aime pas qu’on lui résiste, dont j’ai parlé précédemment, et le fait que le roman aborde ce thème sensible, voire tabou pour certains, des relations BDSM (comprenez Bondage, Discipline, Sadisme, Masochisme). Cette initiations aux codes de ces relations se fait tout en douceur, puisque Ana est comme nous, une novice dans ce domaine. Au delà de la découverte de cet univers si particulier, qui n’est ni sale, ni forcément malsain comme beaucoup aiment à le dire, l’auteure nous dévoile de façon subtile une façon d’aimer si pleinement que cela peut redéfinir les contours même de la vie. Nos deux tourtereaux apprennent l’un au contact de l’autre leurs propres limites, leurs propres conceptions de l’amour et de ce que l’on peut imposer à l’autre, et c’est un plaisir d’assister à un Christian qui s’éveille à une conception de la vie telle qu’il ne l’aurait peut être pas imaginée si ce n’avait été pour Ana.

Cependant il faut tempérer cet avis, car aussi intéressant que le fond puisse être, la forme n’est pas toujours au rendez-vous. Comme je le disais en introduction, (tous) les personnages sont largement inspirés — pour leur caractère tout au moins — de (tous les) héros de Twilight, ne vous étonnez donc pas de rencontrer quelques similitudes. Exception faite de Christian bien sûr, qui est tout de même assez nuancé pour n’être inspiré de personne dont j’ai pu lire une quelconque aventure.
De plus, il y a tout un tas de clichés récurrents et assez machistes, entre l’homme riche, beau et doué au lit qui a le monde à ses pieds, et la jeune vierge naïve et peu farouche qui va se révéler une bête de sexe… C’est le moment où il est bon de se rappeler que c’est un roman qui a pour vocation de nous raconter une jolie histoire d’amour ! Ça passe donc tout à fait si on ne s’attarde pas sur de tels détails et qu’on se contente de savourer sagement ce conte de fées moderne.
Enfin, après un premier tome nous permettant d’assister aux affrontements verbaux et corporels de Christian et Ana qui confrontent leurs personnalités et leurs attentes concernant leur couple, je dois avouer que les scènes de sexe sont tout de même un peu très/trop présentes et redondantes.
Ceci dit, comme je le faisais remarquer au départ, si on garde en tête l’idée que ce roman est issu d’une fanfiction, et que les lectrices attendaient quelques jours avant d’avoir la suite de l’histoire, alors le récit respecte parfaitement les codes, et (malheureusement ?) les scènes intimes sont alors totalement ‘justifiées’.

Ce qui m’amène au dernier point que je voulais aborder, qui est plutôt un avertissement d’ailleurs : ne vous attendez pas à un roman au style parfait, unique, poétique tel les grands auteurs, E.L.James n’a pas cette prétention et ne la revendique pas. C’est un écrit réalisé par quelqu’un comme vous et moi, avec des mots et des tournures normales, mais ce n’est pas pour autant qu’il est forcément mauvais comme disent beaucoup de critiques que j’ai pu lire. Il en est pour les livres comme pour tout, il ne faut pas s’arrêter à l’apparence, il faut creuser et aller voir plus loin.
Pour ma part, j’ai longuement attendu avant de finalement me lancer dans la lecture, me méfiant comme souvent des œuvres à succès. Une fois l’aventure commencée, c’est grâce à l’avertissement d’Erika (« Ne t’arrête pas sur le premier tome ! ») que j’ai poursuivi la lecture de ce fameux premier tome, et je la remercie grandement pour ce conseil : le second volume est totalement délicieux à lire, Christian est plus mystérieux et clair que jamais, tout en contraste d’ombres et de lumières, et juste ce qu’il faut pour nous faire succomber à son charme étrange d’homme-enfant trop vite grandi.

Comme j’aurai regretté d’être passée à côté de Christian, et des cinquante nuances de sentiments qu’il m’a fait éprouver si je m’étais arrêtée à ma première impression !

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8
NADEGE
Note : ★★★★★☆ (4/5)

Quand je pense aujourd’hui à Anastasia et Christian, c’est le précepte « Je t’aime moi non plus » qui me vient tout de suite à l’esprit. Car il aura finalement fallu trois romans pour qu’ils arrivent tous deux au bonheur parfait. Mais on peut dire que cela a permis de nous tenir en haleine du début à la fin… Ou presque jusque la fin.

Mais revenons au début de notre « trio » (à savoir Christian, Anastasia et moi). J’ai lu les deux premiers tomes il y a de cela plusieurs mois. Une amie me les avait prêtés mais a malheureusement dû les reprendre avant que je puisse lire le troisième. A ce moment-là, j’avais été très déçue d’avoir été arrêtée en cours de route, surtout quand on regarde la fin que l’auteure nous réserve pour « 50 Nuances plus Sombres ». Pour véritablement replonger dans son univers, j’ai décidé de reprendre ma lecture du début.

Il faut savoir que la première fois que j’ai lu cette saga, j’avais été un peu « choquée » par le style d’écriture. Car oui, il ne faut pas se leurrer, les « 50 Nuances » ce n’est pas de la grande littérature. Au contraire, avant de paraître en livre, il s’agissait d’une fiction postée sur le net par madame tout le monde. Aujourd’hui, c’est une des sagas les plus lues durant l’année 2013, comme quoi…
Une première imperfection viendrait de la traduction, qui manque cruellement de rigueur. Je ne compte plus le nombre d’erreurs orthographiques ou autres. Je ne suis pas l’as de l’orthographe mais ce genre d’erreurs me bloque quelque peu dans ma lecture. Ca manque donc cruellement de travail syntaxique. Mais une fois que l’on passe au-dessus de cela, on peut pleinement se plonger dans l’histoire. Car finalement tous les éléments y sont pour nous faire découvrir l’histoire de Christian et Anastasia. Ce que j’ai apprécié, c’est que l’auteure ne brusque pas les choses. On voit les personnages s’apprivoiser en douceur avant de finalement tomber dans leur romance endiablée.

Après, les romans répondent à leur réputation : les scènes de sexe s’enchaînent. Un peu trop rapidement même. Pour dire vrai, on lit cela avec plaisir pour le premier roman car c’est avant tout une des raisons de notre lecture (en tout cas, c’était mon cas), mais c’est quelque chose qui m’a très vite lassée. Car au final, ces scènes portent préjudices au reste de l’histoire. Celle-ci n’évolue presque pas et la situation des personnages stagne. C’est d’ailleurs ainsi que je résume la grande partie de l’action du troisième tome : dispute, sexe, dispute, sexe. C’est d’ailleurs cela qui m’en a presque fait décrocher.

Et quand j’ai confronté mon avis sur la question avec une autre lectrice, on est arrivées à la même conclusion : il s’agit plus de scènes pornographiques qu’érotiques. Je m’explique, l’érotisme est l’art de raconter les détails qui sont nécessaires, laissant une part de mystère que le lecteur complètera selon son imagination. Ici, on fait face aux scènes dans les plus petits détails et on peut dire que l’on connaîtra tout de la physionomie des personnages, vu le nombre de fois où on les aura « vus » (ou plutôt lus) dans le plus simple appareil.

C’est un style littéraire qui peut plaire ou peut rebuter. Comme je le disais, au début ça me plaisait avant de me lasser. Je désirais vraiment qu’il se passe quelque chose qui fasse bouger les choses entre nos deux héros. Il faudra finalement presque attendre la moitié du dernier tome pour avoir quelque chose de tangible. Car ce qui se passe avant est beaucoup trop prévisible (pour le coup, certains passages m’ont donné l’impression de replonger dans Twilight !).

Concernant le reste de l’histoire, on tombe parfois un peu dans le guimauve, mais dans l’ensemble, l’histoire m’a plu. Je ne suis pas spécialement une romantique, j’ai ainsi beaucoup aimé l’aspect « épicé ». Ca manque de quelques rebondissements supplémentaires cependant, mais dans l’ensemble l’histoire est relativement rythmée, ce qui fait que l’on ne s’ennuie pas souvent (sauf dans les cas dont j’ai parlé précédemment).

Concernant les personnages, Anastasia est vraiment le cliché de la fille banale (mais belle) qui se trouve embarquée dans une histoire d’amour avec le plus beau parti du pays. Mais j’ai tout de même beaucoup aimé sa personnalité et son caractère. On peut dire qu’elle a beaucoup de mordant et comme pour Christian, cela m’a beaucoup plu. J’aime bien les personnages qui ne se laissent pas marcher sur les pieds.

En ce qui concerne Christian… Ah Christian. Lors de ma première lecture, j’avais été un peu déçue de voir que sa personnalité changeait tellement entre le premier et deuxième tome. J’aurais préféré qu’il garde son mordant de dominant au lieu de s’adoucir. Mais après ma seconde lecture, je trouve que cette évolution psychologique correspond réellement au besoin de l’histoire. Car Christian garde sa part d’ombre jusque la fin et rien ne pourra aller contre cela. Mais les différents évènements qui se déroulent dans sa vie le rendent plus humain, ce qui m’a énormément touchée. C’est un personnage très complexe, qu’il est très difficile de suivre dans ses différentes sautes d’humeur, qui peut taper sur les nerfs (j’avoue que pour cela je partageais parfois les sentiments d’Anastasia), mais à travers cette complexité, on côtoie un personnage humain, blessé et comme je l’ai déjà dit très touchant. Je crois qu’il restera un de mes personnages préférés.

C’est une saga que j’ai pris beaucoup de plaisir à lire. Certes, certains passages m’ont beaucoup ennuyée et l’aspect érotique (bien que je dirais presque pornographique) m’a lassée, mais dans l’ensemble, E.L. James a réussi le pari d’écrire une histoire. Même si elle n’est pas parfaite, elle méritait d’être écrite et de faire rêver des millions de lecteurs.
Je ne suis pas sûre de la relire à l’avenir, mais j’ai aimé partager cette intimité avec les personnages, de les voir chacun évoluer à leur manière.

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