La Voleuse de livres de Markus Zusak

★★★★★ (5/5) — « J’ai aimé la manière dont Markus Zusak nous présentait son histoire fictive, se déroulant dans un monde bien loin de la fiction. J’ai apprécié sa plume gracieuse et poétique, son humour étonnement bienvenu dans ce genre d’histoire, l’ironie dépeinte, et l’intensité présente dans chaque ligne, chaque mot. »

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« Ironique et paradoxal, La Voleuse de livres appartient à ce genre hybride d’ouvrages destinés à la fois aux adolescents et aux adultes. » — Le Monde des Livres

⇢ FICHE TECHNIQUE

Titre original : The Book Thief
Titre : La Voleuse de livres
Auteur : Markus Zusak
Editeur : Pocket
Genre : littérature étrangère, roman, historique
Parution originale : 11 septembre 2007
Parution française : 19 mars 2008
Nombre de pages : 640
Distinction : prix Millepages Jeunesse

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⇢ QUATRIEME DE COUVERTURE

Leur heure venue, bien peu sont ceux qui peuvent échapper à la Mort. Et, parmi eux, plus rares encore, ceux qui réussissent à éveiller Sa curiosité.
Liesel Meminger y est parvenue.
Trois fois cette fillette a croisé la Mort et trois fois la Mort s’est arrêtée.
Est-ce son destin d’orpheline dans l’Allemagne nazie qui lui a valu cet intérêt ? Ou sa force extraordinaire face aux événements ? À moins que ce ne soit son secret… Celui qui l’a aidée à survivre et a même inspiré à la Mort ce joli surnom : la Voleuse de livres…

⇢ AVIS

8
ERIKA
Note : ★★★★★ (5/5)

Ce livre m’a été conseillée par une amie (merci Freyde !), il y a quelques temps de ça, et je n’avais pas encore trouvé la motivation pour le lire. J’ai profité du challenge ‘Un genre par mois‘, qui a le genre historique pour thème du mois de mai, afin de le lire. J’ai toujours été effrayée par ce style littéraire car je peux difficilement dire que l’histoire ait un jour été ma matière préférée à l’école. Je trouve ça passionnant mais mon incapacité à retenir des dates et à apprendre par coeur (comme le souhaitaient mes professeurs) m’a totalement désintéressée de cette matière, et fait que j’ai d’énormes lacunes à ce niveau. J’avais donc vraiment peur d’être perdue avec ce livre se déroulant pendant la Seconde Guerre mondiale, mais paradoxalement, c’est probablement la seule guerre que je me souviens avoir étudiée à l’école. Quoi qu’il en soit, je suis heureuse que ce challenge m’ait incitée à tourner les pages de ‘La Voleuse de livres’, sans quoi je serais passée à côté d’un véritable chef-d’oeuvre.

Le roman raconte la vie de la jeune Liesel. Après avoir vu son petit frère mourir de la fièvre, elle est confiée par sa mère à deux personnes qui deviendront ses parents nourriciers : Hans et Rosa. On la voit évoluer dans une Allemagne dirigée par Hitler, à une époque où il ne faisait définitivement pas bon vivre, en particulier si vous étiez juifs ou que vous les souteniez d’une quelconque façon. Sa vie, elle l’a écrite dans un journal, et c’est la Mort elle-même, s’étant pris d’affection pour la jeune fille, qui vient ensuite nous la raconter. C’est là tout le charme de ce roman. En effet, l’auteur a choisi de prendre la Mort pour narratrice, il l’a donc personnifiée et l’a dotée d’un humour particulier afin d’offrir aux lecteurs un récit plus léger d’une période terrible. C’est le premier point qui m’a conquise dans ce livre et qui se manifeste dès la première page lorsque la Mort dit « Je peux être aimable. Affable. Agréable. Et nous n’en sommes qu’aux « A ». », montrant au passage un style d’écriture qui promettait de me plaire. Et ce fut le cas. J’ai aimé la manière dont Markus Zusak nous présentait son histoire fictive, se déroulant dans un monde bien loin de la fiction. J’ai apprécié sa plume gracieuse et poétique, son humour étonnement bienvenu dans ce genre d’histoire, l’ironie dépeinte, et l’intensité présente dans chaque ligne, chaque mot.

« Parfois, ça me tue, la façon dont les gens meurent. »La Mort

Pour revenir aux personnages, que j’ai oubliés temporairement afin de m’étaler sur la qualité du livre, je les ai tous trouvés attachants. Comment ne pas se prendre d’affection pour Liesel et son amour pour les livres, en qui on se retrouve tellement ? Cette gamine qui a soif de mots, qui préfère voler un livre qu’un morceau de pain, elle est tout simplement incroyable. Grâce à elle, le lecteur obtient le point de vue d’une enfant sur cette période si difficile, et d’une certaine façon elle, son meilleur ami Rudy, et même leur camarade Tommy, sont une touche de fraîcheur dans un récit qui a un goût de feu et de cendre. Malheureusement ils sont loin de l’innocence qu’on peut attendre d’enfants, ils connaissent déjà les difficultés et la souffrance, et ce fait pèse encore plus lourd sur nos coeurs au fil de la lecture.
On retrouve également des adultes, notamment Hans et Rosa, les parents nourriciers de Liesel. J’ai beaucoup d’affection pour Hans, c’est un de mes personnages préférés. Lui, l’ami des juifs, le bon, le doux, l’adorable Hans… Comment ne pas l’aimer ? Rosa de son côté nous apparaît comme une femme froide et sèche, mais elle a en réalité beaucoup de coeur, elle s’exprime juste différemment de son mari. Enfin, il y a Max, un juif dont je ne peux pas trop parler car il arrive plus tard dans le récit, mais pour lequel j’ai des sentiments très forts.
On retrouve bien d’autres personnages intéressants et touchants, je pense notamment au père de Rudy qui n’est que secondaire, mais qui a lui aussi de l’importance. Je me souviens d’un passage où il réprimande son fils qui a voulu devenir noir pour ressembler à un sportif qu’il admire. Il lui dit alors : « Je sais, fiston, mais tu as de beaux cheveux blonds et de grands yeux bleus, de la bonne couleur. » C’est le « de la bonne couleur » qui m’a surtout marquée car c’était la triste réalité… Quoi qu’il en soit, en termes de personnages, il y a définitivement de quoi plaire.

Parmi les autres points positifs, je me dois de mentionner la présentation du livre qui est excellente. Certains passages sont mis en évidence d’une manière assez intéressante et unique, venant couper le récit sans que cela ne soit gênant, et il y a même des parties avec des dessins. La présentation m’a beaucoup plu et donne un charme supplémentaire à un livre qui n’aurait pourtant eu besoin de rien pour être apprécié. Car si je ne l’ai pas fait entendre correctement jusqu’ici, sachez que ce roman est un chef-d’oeuvre, un véritable joyau, et définitivement un incontournable de la littérature, selon moi.

Ma propre vision de la Seconde Guerre mondiale est un brin différente à présent, ou plutôt, ma vision des Allemands. J’ai pu poser un regard nouveau sur une époque terrible qui marque encore les esprits et les marquera toujours, tant qu’on en parlera. Cette lecture m’a permis de passer par tout une gamme d’émotions riches et intenses, et tout au long des pages, je me suis sentie transportée dans un autre monde. Le voyage ne fut pas sans souffrance mais ça valait le coup. Je ne regrette absolument pas de m’être plongée dans ‘La Voleuse de livres’ et je pense sincèrement que c’est un ouvrage qui devrait être lu par tous. Je vais regarder le film à présent, avant d’essayer de me détacher pour entrer dans une nouvelle histoire, peut-être moins dure. Mais je suis certaine d’une chose, je ne suis plus tout à fait la même après avoir lu ce livre.

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Broché — Fnac, Amazon (19,90€)
Poche — Fnac, Amazon (8,20€)

3 commentaires

  1. Ce livre est un petit chef d’oeuvre ♥ j’ai vu le film et bien qu’il reste très fidèle au livre, il manquait la poésie du livre à mon goût.

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    • On m’a dit du bien du film aussi, du coup je vais le regarder là ! Je me doute que quelque chose doit manquer, ne serait-ce que la narration par la Mort = /

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