★★★★★ (4,5/5) — « ‘Princesse Bari’ est un magnifique roman que je vous conseille de tout coeur. Riche d’une dimension historique et culturelle très forte, c’est également une lecture dépaysante et passionnante que nous offre Hwang Sok-yong. Un récit plein d’émotion avec lequel vous passerez un très beau moment. »

⇢ FICHE TECHNIQUE

Titre original : Barideki
Titre français : Princesse Bari
Auteur : Hwang Sok-yong
Editeur : Philippe Picquier
Collection : Picquier poche
Genre : littérature étrangère, roman
Parution : 20 août 2015 (première parution par Philippe Picquier le 22 août 2013)
Nombre de pages : 285

⇢ QUATRIEME DE COUVERTURE

Princesse Bari conte l’histoire d’une jeune fille, frêle et courageuse, qui fuit la Corée du Nord à la fin des années 1990, se réfugie un moment en Chine avant de traverser l’océan à fond de cale d’un cargo et de débarquer dans un Londres clandestin où se côtoient toutes les langues et religions.
A Londres, Bari gagne sa vie comme masseuse, mais elle ne soigne pas seulement les corps, elle console aussi les âmes. Car Bari a hérité de sa grand-mère des dons de voyance qui lui permettent de voyager dans les rêves et de lire les cauchemars dont souffrent les autres.
Ce roman habité par l’âme d’une jeune fille affrontant seule, avec confiance et obstination, de terribles épreuves, puise aux sources anciennes du chamanisme coréen : il transfigure une très ancienne légende où une princesse abandonnée va chercher à l’autre bout du monde l’eau de la vie qui permettra aux âmes des morts de connaître enfin l’apaisement.

⇢ AVIS

NADEGE
Note : ★★★★★ (4,5/5)

‘Princesse Bari’ est le second roman signé de la plume de l’auteur Hwang Sok-yong, que je découvre après ‘Shim Chong, fille vendue‘, qui fut un coup de coeur. Celui-ci n’en est pas loin car j’ai beaucoup apprécié cette lecture, teintée d’exotisme et de surnaturel, rendant le tout réellement passionnant.

Princesse Bari est à la fois une légende, que nous écoutons avec des yeux émerveillés de la bouche de la grand-mère de Bari. Mais c’est également l’aventure que la jeune fille va devoir elle-même traverser pour pouvoir aller au-delà des obstacles que la vie lui impose. Un écho teinté de surnaturel qui fut très dépaysant, tandis que l’auteur nous plonge dans une des périodes les plus difficiles de la Corée du Nord.

Comme avec ‘Shim Chong, fille vendue’, il est très difficile pour moi de résumer cette histoire. C’est un vrai récit de vie – ou un roman d’initiation comme j’ai pu le lire – que nous offre Hwang Sok-yong. J’ai retrouvé, d’une certaine manière, un univers familier et je l’ai (re)découvert avec beaucoup de plaisir.
En plus du plaisir, je suis également admirative de l’auteur. En effet, il arrive à nous ‘montrer’ et nous raconter tellement de choses en 285 pages, c’est vraiment incroyable. Cela m’a permis, en tant que lectrice, d’être totalement happée par l’histoire et de ne m’être jamais ennuyée durant toute ma lecture.

La plume de Hwang Sok-yong est d’ailleurs très fluide et se lit avec beaucoup de facilité. Elle est pour moi très différente de celles d’autres auteurs asiatiques que j’ai pu lire jusqu’à maintenant, qui tombent souvent dans l’imagé ou ont une dimension assez lyrique. Elle m’a parue très agréable et c’était un vrai plaisir de la retrouver avec ce second roman.

En ce qui concerne les personnages, je me suis beaucoup attachée à Bari, ainsi qu’à sa grand-mère. Ce sont de sacrés bouts de femmes, toutes deux riches d’une grande forme de courage et de force ainsi que de sagesse pour la vieille femme. Le parcours de Bari est très difficile, semé d’embûches, mais elle continue à garder la tête haute. Une nouvelle fois, l’auteur nous offre une très belle image à travers ce personnage, qui peut être pour nous une vraie source d’inspiration.

La dimension surnaturelle présente dans cette histoire m’a beaucoup plu également. Elle s’illustre à travers la capacité de Bari à ressentir et ‘voir’ le passé des personnes à qui elle fait un massage plantaire. Tout comme celle de pouvoir sortir de son corps et aller à la rencontre de sa grand-mère et Chilsong, son chien dans l’étape intermédiaire entre la vie et la mort. Cet entre-deux où elle devra faire face aux plus grandes épreuves, telle Princesse Bari.

J’ai retrouvé aussi avec beaucoup de plaisir la dimension historique, que j’avais déjà côtoyée durant ma précédente lecture. Un pan d’histoire qui m’était inconnu et que j’ai beaucoup apprécié de découvrir. Hwang Sok-yong parvient à faire ‘cohabiter’ l’histoire de son pays avec l’histoire sortie de son imaginaire, avec beaucoup de facilité. Cela donne un très beau mélange livresque, à découvrir.

Le seul élément qui m’a un peu déçue est la fin que j’ai trouvée un peu abrupte. J’en attendais beaucoup plus et j’ai trouvé dommage que cette histoire n’ait pas une vraie conclusion, alors que tant de choses se sont succédées au fil des pages.

‘Princesse Bari’ est un magnifique roman que je vous conseille de tout coeur. Riche d’une dimension historique et culturelle très forte, c’est également une lecture dépaysante et passionnante que nous offre Hwang Sok-yong. Un récit plein d’émotion avec lequel vous passerez un très beau moment.

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