La beauté du mal de Rebecca James

★★★★★ (4,5/5) — « Rebecca James nous offre ici un premier roman savamment orchestré, un thriller psychologique particulièrement bien mené et que beaucoup de critiques ont qualifié de page-turner ; un très bon moment passé pour ma part, j’ai trouvé Alice fascinante ! »

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« Quand votre meilleure amie se révèle être le diable »

⇢ FICHE TECHNIQUE

Titre original : A beautiful malice
Titre français : La beauté du mal
Auteur : Rebecca James
Editeur : Pocket
Genre : amitié, thriller
Parution : 01 juin 2011 (première parution par Oh Éditions le 03 juin 2010)
Nombre de pages : 310

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⇢ QUATRIEME DE COUVERTURE

Les contraires s’attirent, c’est bien connu. Au lycée à plus forte raison. Ainsi rien ne prédisposait Katherine, l’introvertie traumatisée par un passé douloureux, à se rapprocher d’Alice. La populaire, la sexy, l’incendiaire Alice, point de mire de tous les regards. Leur amitié étonne, détonne. Jusqu’à exploser. La fragilité de l’une nourrit la cruauté de l’autre. La torture psychologique ne fait que commencer, et ses racines s’insinuent au plus profond d’un âge qui n’a plus rien de « tendre »…

⇢ AVIS

8
MARION
Note : ★★★★★ (4,5/5)

Il y a parfois des livres dont on sait au premier coup d’œil qu’ils nous plairont. Un mot, un regard, et nous voilà définitivement accrochés. C’est de cette façon que j’ai découvert ce livre, interpellée par l’esthétique de la couverture, et aussitôt acheté aussitôt dévoré. Le rythme soutenu de l’histoire nous happe et nous entraîne au sein de cette étrange et malsaine amitié entre Alice et Katherine dont on ne peut plus se détacher avant d’en avoir lu les derniers mots.

Alice et Katherine sont aux antipodes l’une de l’autre. Alice est belle, grande, extravertie, populaire et tout semble lui réussir. Katherine est effacée, silencieuse, renfermée, et cache un lourd passé. Tout les oppose, et pourtant c’est de Katherine dont Alice va se rapprocher. Une amitié aussi inattendue que forte va rapidement lier les deux jeunes femmes, et elles formeront avec Robbie, l’ami dévoué, un trio qui sera au centre de l’œuvre.
Bien que cette amitié lui redonnera l’envie de rire et de s’amuser de nouveau, Katherine découvrira petit-à-petit que l’amitié d’Alice est à double tranchant, car celle-ci se révélera finalement être une jeune femme totalement instable et d’un égocentrisme effrayant. Alors qu’elle apparaît au départ très détachée de tout, prenant tout à la rigolade et aimant humilier les autres pour briller encore d’avantage, sa vraie personnalité se dévoile au fil de l’histoire.

L’un des points forts de ce roman est justement la complexité psychologique d’Alice, tour à tour adorable ou complètement exécrable. Un instant elle est la meilleure amie par excellence, et l’instant d’après elle se révèle d’une cruauté implacable, sans que l’on ne parvienne à comprendre d’où vient cette cassure si abrupte. L’auteure mène d’ailleurs parfaitement sa barque, suscitant tout un tas de questions dès les premières pages, et y répondant petit à petit, apportant finalement autant de nouvelles questions que de réponses aux anciennes. Je serais tentée de dire que bien que l’histoire soit contée du point de vue de Katherine, Alice en est le personnage central : cruelle, toxique, charismatique, elle est indéniablement celle qui fascine tout autant qu’elle inquiète…

Il faut également noter l’intéressant schéma narratif : ici le présent est déjà l’avenir, et le passé se conjugue au présent.
L’intrigue mêle en effet adroitement trois époques de la vie de Katherine, son présent qu’elle reconstruit doucement en compagnie de Sarah, sa petite fille, sa rencontre avec Alice et Robbie 4 ans auparavant, l’élément principal du roman, et enfin la tragédie qui a brisé sa famille plus tôt encore, et qui en vérité est le point de départ de toute l’histoire. On peut ainsi assister aux premières loges à l’évolution de Katherine, de la jeune fille insouciante à la femme meurtrie qui se reconstruit doucement, en passant par l’adolescente qui va – tout au moins au début – chercher à défendre quoi qu’il en coûte cette Alice qui sait si bien manipuler les gens.

J’aimerai aussi mettre en lumière le fait que, bien qu’il s’agisse sans conteste d’un roman pour adolescents et jeunes adultes, l’histoire n’en est pas moins parfaitement mise en scène. La complexité humaine est plutôt bien exploitée, la volonté de destruction et le machiavélisme de l’humain y sont mis en lumière, les conséquences en sont désastreuses, mais malgré tout, l’auteur tient à laisser de l’espoir dans toute cette tristesse : les sentiments des uns et des autres sont tout en nuances, et finalement, elle nous montre clairement que personne n’est tout noir ou tout blanc.

Rebecca James nous offre ici un premier roman savamment orchestré, un thriller psychologique particulièrement bien mené et que beaucoup de critiques ont qualifié de page-turner ; un très bon moment passé pour ma part, j’ai trouvé fascinant l’esprit destructeur et pervers d’Alice !

⇢ ACHETER

Broché — Fnac, Amazon (17,96€)
Pocket — Mollat (7,30€)

3 commentaires

  1. Oh! Je n’avais jamais entendu parler de ce livre, mais, rien qu’en lisant le résumé je me suis dis qu’il pourrait me plaire. Et, ton avis me donne encore plus de le découvrir. J’aime bien les livres qui mettent en avant qu’on est tous un peu « gris », avec des personnages aussi fascinants que terrifiants… Bref, je prends note! Merci pour cette découverte.

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  2. Je me le note dans ma wishlist. Je ne connaissais pas du tout mais le thème m’attire et s’il est aussi bien écrit que tu le dis, ça va me plaire ! Merci pour la découverte ^^

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