Dis-lui que je l’attends de Takuji Ichikawa

★★★★★ (5/5) — « J’ai passé un très bon moment avec cette lecture et je suis finalement très heureuse de lui avoir donné une seconde chance. Le début m’a semblé un peu tâtonnant, mais l’histoire prend place au fur et à mesure et je me suis intéressée à celle-ci tout en m’attachant aux personnages. C’est une lecture que je conseille vivement. »

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⇢ FICHE TECHNIQUE

Titre original : Sono toki wa kare ni yoroshiku
Titre : Dis-lui que je l’attends
Auteur : Takuji Ichikawa
Editeur : Flammarion & J’ai lu
Collection : Littérature étrangère
Genre : amitié, littérature étrangère, romance, surnaturel
Parution originale : mars 2004
Parution française : février 2014
Nombre de pages : 358

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⇢ QUATRIEME DE COUVERTURE

Satoshi, bientôt trentenaire, est propriétaire d’une boutique de plantes aquatiques. Il peine à trouver le grand amour et reste hanté par le souvenir de ses deux amis d’enfance qu’il n’a pas revus depuis quinze ans. Un jour, une actrice et mannequin reconnue sonne à la porte : elle cherche un petit boulot et un toit pour la nuit. Satoshi est troublé : pourquoi cette jeune femme s’intéresse-t-elle à lui ? Et pourquoi ne la voit-il jamais dormir ? Quels secrets la belle peut-elle bien cacher ? Avec Takuji Ichikawa, les souvenirs remontent à la surface et viennent bouleverser le quotidien. Il dépeint des histoires d’amour et d’amitié avec humour et délicatesse dans ce roman poétique et plein de fantaisie.

⇢ AVIS

8
NADEGE
★★★★★ (5/5)

J’ai fait la découverte de Takuji Ichikawa il y a 2 ans maintenant, avec son premier roman traduit ‘Je reviendrai avec la pluie’ (Flammarion, 2012). Je l’avais adoré, et il reste un coup de coeur pour moi. Quand j’ai appris que l’éditeur prévoyait de publier un autre de ses romans ‘Dis-lui que je l’attends’, j’ai attendu patiemment sa parution. Mais c’est finalement une amie qui me l’a prêté. J’en avais tenté une première lecture il y a plusieurs mois maintenant. Mais je n’avais finalement pas accroché à celui-ci, n’étant pas dans le bon état d’esprit et lisant un autre livre en parallèle également. J’avais donc décidé de le laisser de côté. Je l’ai trouvé ensuite en version poche et j’ai décidé de lui donner une seconde chance. Un choix que je ne regrette pas, tant cette lecture m’a plu et touchée.

Dans ‘Dis-lui que je l’attends’, nous faisons tout d’abord la connaissance de Satoshi. Agé de 30 ans, il tient une boutique spécialisée dans les plantes aquatiques. A l’occasion de sa première rencontre avec Misaki – dont il a fait la connaissance via une agence de rencontre – il se remémore les premières années de son adolescence, époque où il fit la connaissance de Yûji et Karin.
On découvre alors que les trois amis deviennent très vite inséparables et passent tout leur temps ensemble, et ce, principalement, dans une décharge, Yûji ayant une passion pour les déchets. Malheureusement Satoshi doit déménager, et les amis ne se verront plus pendant 15 ans. Jusqu’au jour où une mystérieuse jeune femme vient postuler pour un emploi au magasin de Satoshi. L’heure des retrouvailles a sonné…

Après l’amour, Ichikawa Takuji exploite dans ce second roman l’amitié, un thème qu’il a su exploiter avec beaucoup de talent et de sensibilité ! J’y ai été également très sensible, car c’est quelque chose de très important pour moi. Ainsi, l’amitié entre Yûji, Karin et Satoshi m’a particulièrement touchée. Car dès le départ, on sent qu’ils se sont trouvés, au point de se suffire les uns aux autres. Je les ai trouvés vraiment mignons, durant leur adolescence, ainsi immergés dans leur monde, coupés de tout le reste dès qu’ils sont ensembles.
J’ai été très touchée par cette amitié naissante, qui finalement survit à quinze années de séparation. Leur relation est vraiment l’élément qui rend l’histoire aussi intense et passionnante.

Je me suis également beaucoup attachée aux personnages-mêmes, tout d’abord en tant qu’adolescents et ensuite en tant qu’adultes. J’ai été sensible à la solitude de Satoshi. Je suis un peu comme lui à me complaire dans ma situation, à me contenter de ce qui fait mon bonheur. Un de ses propos illustrent d’ailleurs très bien cela :
« On peut assurément parler d’éclosion tardive, même si pour ma part, je me verrais plutôt comme un rêveur naïf qui idéalise un peu trop les rencontres amoureuses. »

Karin a une personnalité un peu plus complexe. C’est une personne qui semble aux premiers abords respirer la joie de vivre, être pétillante… mais elle présente également une facette plus introvertie, se révélant très peu. Cela m’a beaucoup plu.
« Mais alors, laquelle est vraiment toi ? – Elles sont toutes moi. Dans un miroir, même les mensonges deviennent vérité, non ? »

Quant à Yûji, j’ai bien aimé son côté ‘extraterrestre’, hors du commun. Sa passion pour les déchets est des plus comiques. Il a également un côté très réfléchi pour son ‘âge’, qui m’a laissée d’ailleurs très surprise :
« Pour chaque chose qu’on connaît dans ce monde, il y en a des millions qu’on ne connaît pas. »
Ils ont trois personnalités très différentes, mais d’une certaine manière, très complémentaires également et c’est ce qui m’a beaucoup plu vis à vis de ces personnages.

J’ai ensuite beaucoup apprécié la dimension fantastique que l’auteur a abordé dans ce roman et que j’avais déjà rencontré dans ‘Je reviendrai avec la pluie’. Takuji Ichikawa intègre un élément surnaturel mais qui s’insère parfaitement dans l’histoire. L’histoire dans l’ensemble semble alors tout à fait réaliste. Pour ce second roman, cette dimension surnaturelle s’attache également au sujet de la mort, déjà présent dans le premier roman de l’auteur (départ d’une personne pour l’autre-monde, une connexion entre notre monde et l’au-delà). Cette thématique a l’air de lui tenir à coeur et j’ai beaucoup aimé la manière dont il l’a exploitée dans ce récit.

Et finalement, la plume de l’auteur est très agréable. Je trouve son style très doux, très sensible aussi et très agréable à lire. Sa plume est fluide et m’a emportée dans son monde avec beaucoup de facilité. Je suis finalement très vite arrivée à la fin de l’histoire, à mon grand désarroi, tant j’aurais voulu continuer à ‘vivre’ aux côtés de Satoshi, Yûji et Karin. Mais je suis très contente de la fin, celle-ci étant heureuse, alors que je ne l’espérais plus !

J’ai passé un très bon moment avec cette lecture et je suis finalement très heureuse de lui avoir donné une seconde chance. Le début m’a semblé un peu tâtonnant, mais l’histoire prend place au fur et à mesure et je me suis intéressée à celle-ci tout en m’attachant aux personnages. C’est une lecture que je conseille vivement. Si vous en souhaitez une pleine de douceur, assez poétique également, teintée de surnaturel (mais pas trop), cette histoire est pour vous. Si l’auteur vous est inconnu, je vous conseille également son premier roman, qui est tout aussi magnifique que celui-ci !

⇢ ACHETER

Broché — Fnac (21€)
Poche — Amazon, Fnac (7,10€)

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