Lady Susan de Jane Austen

★★★★★ (5/5) — « L’intrigue et l’époque dans laquelle elle prend place m’ont beaucoup plu. L’histoire était des plus passionnantes, aussi courte soit-elle, et c’était un vrai plaisir de redécouvrir la plume de Jane Austen. »

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Grande dame du roman anglais, Jane Austen trace le portrait très spirituel d’une aventurière, dans la lignée des personnages d’ ‘Orgueils et Préjugés’ et de ‘Raison et sentiments’.

⇢ FICHE TECHNIQUE

Titre : Lady Susan
Auteur : Jane Austen
Editeur : Gallimard
Collection : Folio 2€
Genre : épistolaire, littérature classique, littérature étrangère, nouvelle, romance
Parution : avril 2006
Nombre de pages : 117

Ce texte est extrait des Oeuvres romanesques complètes, I (Bibliothèque de la Pléiade).

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⇢ AVIS

8
NADEGE
★★★★★ (5/5)

Je suis une grande admiratrice de l’auteure Jane Austen, alors que je n’ai lu qu’Orgueil et Préjugés et Raison et Sentiments. Elle m’a cependant fait l’aimer et l’admirer avec ces deux romans seulement.
Ainsi lorsque j’ai trouvé ce nouveau titre de l’auteure dans la collection Folio 2€, je n’ai pas hésité une seconde. Il a cependant un peu patienté dans ma PAL avant que je le lise cette semaine.

Le roman / la nouvelle Lady Susan retrace la correspondance entre différents personnages : Lady Susan elle-même et sa plus fidèle confidente Madame Alicia Johnson, entre Madame Vernon et sa mère Lady De Courcy et Lady Susan à Monsieur De Courcy (frère de Madame Vernon).
C’est à travers leurs courriers que l’on découvre l’intrigue : l’arrivée de Lady Susan, une très belle femme de 35 ans, veuve et mère de Frederica Vernon. Belle-soeur de Monsieur et Madame Vernon. Suite à un conflit dans la famille où elle était précédemment installée, elle décide de retourner dans sa famille (non, sans un certain déplaisir, comme on peut le comprendre et au grand damne de Madame Vernon également). On découvre sa rencontre avec Monsieur de Courcy, la relation qui se tisse entre eux, les machinations ensuite de Lady Susan pour marier sa fille avec un certain Sir James…

On retrouve une intrigue, comme on en rencontre beaucoup dans la littérature classique : de la romance mélangée à de la manipulation, des relations entre des personnes respectables et des personnages des plus détestables..
Elle n’a pas été une surprise, mais j’ai vraiment beaucoup apprécié cette lecture. Tout d’abord, le style épistolaire me plaît beaucoup. Je l’ai découvert avec ‘Les liaisons dangereuses’ il y a plusieurs années et je prends toujours beaucoup de plaisir à lire ce genre de récit.
Ce style me donne l’impression de découvrir l’histoire, d’une manière ‘indiscrète’, la correspondance étant initialement prévue pour la personne à qui elle est destinée. Elle permet aussi de découvrir les vraies pensées des personnages, car ils se confient beaucoup plus facilement au travers d’une lettre. C’est donc un style qui présente beaucoup d’ ‘avantages’ pour découvrir l’histoire.

Ensuite, Jane Austen nous livre des personnages très intéressants. Tout d’abord, Lady Susan. C’est une femme que j’ai appris à détester au fil de ma lecture et j’ai vraiment adoré ça ! C’est une dame très intelligente mais dangereuse. C’est une opportuniste-née et elle est pleine d’ambition pour elle-même. Elle a très peu d’égard pour les personnes qui l’entourent (notamment pour sa fille), mais énormément pour elle-même. Elle se joue des sentiments que les personnes peuvent avoir pour elle. Mais je dois reconnaître que c’est un personnage avec beaucoup de caractère et j’apprécie également cela. Ensuite Monsieur de Courcy, un jeune homme qui tombe malencontreusement dans le piège de l’amour mis en place par Lady Susan. J’ai eu un peu de peine pour lui et comme sa soeur, j’ai espéré qu’il retrouve le chemin de la raison avant qu’il ne commette l’irréparable. Et finalement Frederica Vernon. Elle est vue comme une réfractaire à l’autorité par sa mère, alors qu’il ne s’agit seulement que d’une jeune fille timide, qui ne souhaite pas suivre les décisions que sa mère a prises pour elle. Surtout que la vie l’a doté d’une mère qui n’en a que faire d’elle et de son éducation d’ordinaire, excepté pour cette question du mariage.

L’intrigue et l’époque dans laquelle elle prend place m’ont beaucoup plu également. C’est un climat des plus ‘favorables’ pour que ce style d’histoire s’épanouisse. Elle était, en tout cas, des plus passionnantes, aussi courte soit-elle, et c’était un vrai plaisir de redécouvrir la plume de Jane Austen.

Pour conclure, voici quelques extraits tirés de cette nouvelle, que j’aimerais partager avec vous :

« Mais lorsqu’on a envie de détester quelqu’un, on n’est jamais à court de raisons (…) » (p.19)

« Il y a un plaisir à réduire l’insolence, à faire en sorte qu’une personne qui avait d’avance résolu de vous détester reconnaisse votre supériorité. » (p.26)

« La considération et l’estime accompagnent aussi inévitablement la maîtrise des mots que l’admiration la beauté. » (p.48)

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