Phantom de Susan Kay

★★★★★ (4,8/5) — « Le charme de ce roman réside dans le personnage principal, Erik, né défiguré, provoquant l’effroi, rejeté par sa mère et le monde qui l’entoure. Nous suivons ce petit enfant blessé, en soif d’affection, dans une évolution ou le savoir nourrissant son esprit de génie, le mènera loin. »

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Saisissant… envoûtant.

⇢ FICHE TECHNIQUE

Titre : Phantom
Auteur : Susan Kay
Editeur : Llumina Presse (First THUS)
Genre : historique, romance, biographie fictionnelle
Parution : 15 mars 2006 (première parution par First THUS le 27 mars 1991)
Nombre de pages : 468

Ce roman n’est disponible qu’en version originale (en anglais).

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⇢ QUATRIEME DE COUVERTURE

Un enfant au talent troublant, horriblement défiguré de naissance, fuit vers un monde cruel où il devra apprendre à survivre à tout prix.

Partagé entre le bien le mal, poussé à chercher le pouvoir en tant que substitut d’un amour qu’il redoute ne jamais pouvoir connaître, Erik commence son sombre voyage qui lui fera traverser l’Europe, d’une cage de roulotte de gitans au palais traître de Perse, avant de finir dans les souterrains de l’Opéra de Paris ou il apprendra enfin le vrai sens de l’amour.

⇢ AVIS

8
JUSTINE
Note : ★★★★★ (4,8/5)

Je l’ai précisé dans ma présentation, mais je suis une grande fan de Fantôme de l’Opéra, que ce soit les œuvres écrites sur le sujet, les films ou la comédie musicale qui a rendu cette histoire connue.
Lors de mes recherches sur Amazon sur le sujet, je suis tombée sur ce livre qui disait explorer la vie d’Erik. Je n’ai pas plus hésité et j’ai acheté ce livre. Et je crois que ce livre a été une des meilleures lectures que j’ai pu faire depuis un moment.

Que vous connaissiez l’histoire du Fantôme de l’Opéra ou non importe peu à la lecture. Pour ceux qui connaissent la trame globale, c’est une totale redécouverte. Pour ceux qui découvrent l’histoire, c’est un livre profond et émouvant sur la condition humaine, l’amour, la persévérance et les injustices qui vous fera réfléchir.
Je vais commencer par faire un avis neutre pour ceux qui ne connaissent pas l’histoire du Fantôme de l’Opéra, puis je reprendrai les points qui pourraient séduire des fans déjà aguerris.

Ce livre s’articule en plusieurs segments qui se démarquent par une narration différente. Certes, la narration faite par le personnage central, Erik, domine, mais l’idée d’insérer des narrations de gens le côtoyant de près me semble excellente. Ces narrations ont permis d’avoir un regard extérieur sur Erik, mais aussi de pouvoir établir un parallèle entre le portrait dressé par son entourage et celui qu’il dresse de lui-même.

Ce roman est construit de façon a constituer une biographie d’Erik, du jour de sa naissance jusqu’à la fin voir au delà. Nous suivons le personnage, son évolution, ses épreuves et surtout son voyage.
Erik voyage et nous fait découvrir un monde que nous ne connaissons pas, avec une perspective unique et une vision très personnelle.

Le charme de ce roman réside dans le personnage principal, Erik, né défiguré, provoquant l’effroi, rejeté par sa mère et le monde qui l’entoure. Nous suivons ce petit enfant blessé, en soif d’affection, dans une évolution ou le savoir nourrissant son esprit de génie, le mènera loin.

Erik est un personnage qui touche le lecteur tout au long du livre. L’enfant Erik tout autant que l’Erik adulte dans les tréfonds de l’Opéra de Paris alors que sa part d’ombre a pris le dessus. C’est un personnage profond, au génie sans mesure, mais qui malgré ses vices, reste humain et attachant. Il montre également au lecteur l’étendue de la noirceur humaine, et je trouve cela surprenant à quel point Erik, homme capable de prendre la vie d’un autre homme aussi facilement qu’il le fait dans ce roman, réussit à garder une intégrité et une clairvoyance sur ses propres vices et les vices qui l’entourent.

Il est aussi intéressant de voir comment le meurtrier traqué à Paris est né. Était-il un monstre de naissance ? Était-ce sa difformité qui fit de lui un monstre redouté… ou était-ce la peur et le rejet qui firent de lui un monstre ? Pourquoi ? Comment ? Ce roman répond à ces questions en dressant un tableau complet de la vie d’Erik.

Maintenant, pour ceux d’entre vous qui aiment l’histoire du Fantôme de l’Opéra, quelques éléments complémentaires…

Oui je suis persuadée que vous aimerez cette histoire. Le roman commence bien avant son arrivée à l’Opéra de Paris, et répond aux questions laissées en suspens par l’œuvre de Gaston Leroux (ou les adaptations telles que celle d’Andrew Lloyd Webber) tout en abordant des éléments mentionnés brièvement pour le développer plus longuement.

Nous retrouvons bien les personnages de l’œuvre originelle, et à mon sens, leur profil original n’a pas été altéré outre nature… On en apprend légèrement plus sur Christine, ce qui n’est pas de refus pour ceux (comme moi) qui trouvaient son personnage un peu « léger » dans la version de Leroux. Le roman s’étend également un peu plus loin (je n’en dirais pas plus pour ne spoiler personne !) et m’a permis personnellement de me réconcilier avec le personnage de Raoul, sur qui on en apprend un peu plus.

J’ai beaucoup blablaté, mais je crois avoir fait le tour !

En somme, j’ai beaucoup aimé ce livre pour les raisons énoncées ci-dessus notamment, mais aussi, et je tiens à le souligner, par la beauté du style de Susan Kay.

Vous le remarquerez au fil de mes critiques, mais je met l’accent sur trois points : l’intrigue, le style d’écriture et le développement des personnages.

Ici le style est magnifique et correspond parfaitement au style de narration de chaque personnage. Le premier segment narré par Madeleine a un style légèrement moins complexe que celui d’Erik par exemple. Mais divergences inter-narrations mises de côtés, le style est très beau tout au long du livre, poétique et délicieusement recherché sans être inutilement complexe, je me suis régalée !

L’intrigue est très bonne. J’ai été captivée du début à la fin, les transitions d’une narration à une autre et d’un événement à un autre étaient bien tournées et l’ensemble était fluide.

Quant à la description et l’évolution des personnages elle est juste exceptionnelle. Tout particulièrement pour Erik mais aussi pour Daroga et Raoul. J’ai rarement lu un roman où un évolution fut décrite de façon aussi subtile et intelligente.

Des points négatifs ? Ne m’en viennent à l’esprit que si je chipote vraiment en me creusant la tête. La remarque d’ailleurs ne concerne que mon côté fan de l’histoire de base… qui à été déstabilisé par la tournure choisie par Kay après le dénouement. Ce n’est pas réellement un point négatif, plus un élément qui m’a interpellée et chiffonnée car je ne m’y attendais pas en tant que fan du Fantôme de l’Opéra. Je suis sûre que pour un lecteur du tout venant, vous ne relèverez pas cet élément.

Oh et aussi le fait que je n’aime toujours pas le personnage de Christine, mais le fait que je n’arrive toujours pas à apprécier Christine montre que Susan Kay est restée fidèle au profil dressé par Leroux… et je ne comprends donc toujours pas vraiment ce qui lui passe par la tête, et si seulement ça avait été le cas, je pense que j’aurai pu mettre un 5/5… Je sanctionne donc sur ce point, d’où le 4,8 !

J’ai aussi recueilli pour vous quelques citations qui m’ont marquées.
La première est longue et je m’en excuse, mais apparaît en deuxième de couverture sur mon exemplaire antique (un exemplaire aussi vieux que moi, acheté d’occasion pour une misère, tout jauni et probablement plus imprimé de nos jours mais qui garde un certain charme malgré son air très miteux…) et résume assez bien Erik… un homme au génie extraordinaire qui peut tout obtenir… sauf une chose, la chose qu’il désire le plus au monde et ce depuis son plus jeune âge ; l’amour.
Je me suis permise de traduire les citations (ainsi que le synopsis plus haut) car il n’existe pas de version française à ce jour et je tenais à faire honneur avec le maximum de mes capacités en matière de traduction, à ces citations qui m’ont marquée.

– My mind has touched the farthest horizons of mortal imagination and reaches ever outward to embrace infinity. There is no knowledge beyond my comprehension, no art or skill upon this entire planet that lies beyond the mastery of my hand… But as long as I live, no woman will ever look on me in love — Erik
– You’re always watching, what a pity you never quite manage to see. — Erik
– Hell is not a place, it’s a state of mind and body; hell is obsession with a voice, a face, a name… — Erik
– I knew that a diamond or a butterfly was of equal value in his eyes. — Daroga

– Mon esprit a touché les horizons les plus lointains de l’imagination mortelle et s’étend même en dehors pour embrasser l’infini. Il n’y a aucun savoir hors de la portée de ma compréhension, ni art ou talent sur cette planète entière qui réside hors d’atteinte de ma main experte… Mais aussi longtemps que je vivrais, aucune femme ne posera un regard d’amour sur moi. — Erik
– Tu ne cesses de regarder, quel dommage que tu ne parviennes pas réellement à voir. — Erik
– L’enfer n’est pas un lieu, c’est un état de l’esprit et du corps ; l’enfer c’est une obsession qui possède une voix, un visage, un nom… — Erik
– Je savais qu’un diamant ou un papillon avaient la même valeur à ses yeux. — Daroga

Voilà ! Je vous remercie d’avoir lu ma chronique sur ce roman auquel je tiens tout particulièrement et j’espère que ceux qui prendront l’initiative de lire cette belle histoire se régaleront autant que moi !

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